
Dans le cadre de la saison 2018-2019 des Midi, Théâtre !
Introduction historique
En 1933, le lendemain de l’incendie du Reichstag, Bertolt Brecht se voit contraint de fuir l’Allemagne nazie. Il se réfugie dans plusieurs pays d’Europe comme la Suisse, le Danemark, La Suède, et termine son périple en Finlande. Il y écrit les deux premiers chapitres des “ Dialogues d’exilés “ un “essais philosophique et politique” qu’il veut comme l’équivalent du vingtième siècle de “Jacques le fataliste et son maître” du célèbre Diderot. En 1941, Brecht et sa famille sont contraints de poursuivre leur fuite et s’exilent au Etats-Unis. C’est là-bas qu’il poursuivra l’écriture de ses “Dialogues”. Néanmoins, il n’aura jamais le sentiment d’achèvement de ce travail, qui, selon lui, manquent “d’élégance”. Les Dialogues d’exilés ne seront jamais publiés de son vivant.
« C’est un point de vue cynique. Un point de vue de déraciné. Il me plaît. »
[Ziffel; Dialogues d’exilés; Bertolt Brecht]
Refaire le monde autour d’un repas et d’une bière qui n’est pas une bière
Profitons de ce temps de midi pour donner la parole à deux exilés – aujourd’hui nous les nommerions « migrants», question de référentiel – qui, à cause de la distance qui les sépare de chez eux offrent un point de vue critique sur leur réalité. Pour des rai-sons de survie, ils ont été obligés de fuir leur patrie, et le seul lien qu’ils ont encore avec elle, c’est la pensée, la réflexion et les jugements qu’ils émettent à son égard.
Kalle et Ziffel sont deux exilés allemands, qui se rencontrent au buffet de la gare d’Helsinki. Ainsi donc, armés de « bières qui ne sont pas des bières et de cigares qui ne sont pas des cigares », Kalle, socialiste, et Ziffel, physicien, parlent de la nécessi-té d’avoir un passeport, de l’amour de la patrie, de Karl Marx, de la dialectique hégé-lienne ou de la Suisse, célèbre pour la liberté dont on y jouit… Une multitude de thé-matiques allant de la discussion de comptoir au traité de philosophie, qu’ils abordent avec humour et ironie.
De ces deux exilés, une distance tempo-relle nous sépare : leur discours ne convient plus toujours à notre quotidien. Mais cet écart temporel fonctionne pour nous comme leur écart géographique, il nous incite à réfléchir à leurs propos, à les comparer à ce « quotidien », et à notre « état du monde ».
Mise en scène de Tibor Ockenfels
Traduction : Gilbert Badia et Jean Baudrillard
Avec : Matteo Prandi et Raphaël Vachoux
Dramaturgie : Pierre Causse
Scénographie : Valeria Pacchiani
Costumes : Anna Pacchiani
Technique et Administration : Tiago Branquino
Graphisme et Illustration : Clara Corman
Photos de Valeria Pacchiani et Tibor Ockenfels





